Travailler ensemble autrement / Culture numérique professionnelle commune
#EtatsGénérauxNumérique
Plaidoyer contre le tout numérique, fuite en avant
Quitte à passer pour un professeur rétrograde, réfractaire à toute nouveauté, passéiste, ou je ne sais quel autre qualificatif, je suis particulièrement inquiète par le développement du numérique dans l'enseignement, et plus généralement dans toutes les sphères de notre société. Ma contribution va manquer de nuances, mais j'aurai dit ce que j'ai à dire.
Il devrait y avoir des limites au développement technologique, et donc numérique. Il y a un niveau où l'humain doit trouver un équilibre et stopper. Ou les humains finiront dans un remake du roman Ravage de Barjavel. Pour peu que l'on prenne la peine de lire les nombreux travaux scientifiques internationaux sur le thème du numérique, on y découvre le même constat: lecture numérique, abus d'écran créent de nouvelles connexions neuronales, nocives pour l'humain (lecture fragmentaire, capacité d'attention amoindrie, etc). Comment est-ce possible que nos gouvernants fassent si peu de cas de ces constatations avérées ? Si l'on prend du recul, qu'apporte le numérique à nos "chères têtes blondes" et nous-mêmes? Je répondrais: pas grand-chose... Il y a 20 ans, nos élèves pouvaient tout à fait faire des recherches, apprendre sans internet, sans padlet, sans tous ces outils finalement chronophages, dévoreurs d'attention. Nous pouvions collaborer entre enseignants bien plus aisément , il y a 20 ans, car nos emplois du temps équilibrés, l'absence de postes partagés sur plusieurs établissements, l'absence de lourdeur administrative, nous le permettaient. Monsieur Blanquer et nombre de mes collègues, adeptes de la mouvance "start up nation - 5G - web 4.0" vont me rétorquer qu'il faut vivre avec son temps et s'adapter à l'évolution de la société. Je leur rétorquerai: en quoi est-ce que je ne vis pas avec mon temps si je n'ai pas de tablette, pas de télé, pas de compte sur un réseau social? Je vis pourtant dans mon temps, je suis bel et bien là. (à suivre...)
Signaler un contenu inapproprié
Ce contenu est-il inapproprié ?
5 commentaires
AUtre argument contre l'invasion du numérique dans la sphère de l'Education Nationale: n'est-ce pas une immense hypocrisie que d'avoir créé une "éducation au" développement durable tout en diffusant à vitesse V le numérique? Qui ignore ici qu'une recherche sur un moteur de recherche consomme à elle seule autant d'électricité qu'une ampoule allumée pendant une heure? Qui ignore ici l'impact négatif de la production des outils numérique sur notre environnement, de l'exploitation dévastatrice des Terres Rares indispensables à nos écrans de toutes sortes?
Je pense que nous enseignants, devrions être les gardiens du bon sens, faire preuve de raison et de recul face à la fuite en avant de toute une société, au lieu d'aller dans le sens du courant, sans discernement , ni réflexion.
Quid de la crise sanitaire, du covid 19 et de l'école à la maison, me demanderez-vous? Que proposer pour se passer du numérique? (à suivre...)
Que tous les enfants et ados aillent en cours, avec leurs professeurs. Il apparaît clairement que les jeunes sont peu touchés (s'ils le sont, ils développeront certainement des anti-corps utiles pour plus tard). Que notre gouvernement libèrent enfin des crédits pour que les effectifs tus niveaux confondus n'excèdent pas 15-18 élèves par classe, ce qui permettrait de les espacer. Que les quelques enseignants et élèves fragiles restent chez eux, leurs camarades pourraient largement s'organiser pour leur passer les cours sur support papier et leurs enseignants les soutenir et les aider de vive voix par téléphone.
Voilà, je pose ça là. dans ce délire du tout numérique qui me donne le tournis et devrait, selon moi stopper net son évolution.
Les écrans vont-ils nous rendre stupides ?
https://youtu.be/6xpssl5mwgk
Effectivement le tout numérique est encore loin et il y a de sérieux freins pour toute fuite en avant.
Cette proposition technophobe est symptôme de souffrance numérique :
Prévention de Souffrances Numériques
Il faut savoir qu'il y a une part d'enseignement numérique qui peut se faire sans environnement numérique ; l'étude d'algorithmes comme l'horloge de Lamport en est un exemple (cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Horloge_de_Lamport ).
Je suis complètement d’accord avec les inquiétudes et les réticences au numérique à l’école. Et sans être tout à fait à l’aise avec cette ambiguïté, j’ai soutenu un projet logiciel POUR les professeurs des écoles (non pas pour leurs élèves), afin de transformer deux contraintes en deux avantages : “gérer“ facilement les données alimentant les livrets de compétences pour se permettre des formes d’évaluation formatives, créer et partager là aussi facilement des progressions et des séquences pour construire logiquement les apprentissages dans sa classe et dans l’école.
Cet usage d’internet est écologiquement contestable, je le sens bien, mais si on supprimait tout le reste (réseaux sociaux, smartphones... ), ce serait un moindre mal. Si le web s’arrêtait, on retrouverait des solutions déjà expérimentées, bien sûr !
Chargement des commentaires ...