Un numérique responsable et souverain
#EtatsGénérauxNumérique
Reconnaître les enseignants comme producteurs de ressources
L'enseignement à distance pose la question des ressources produites par les enseignants, de leur propriété intellectuelle et de leur rémunération.
Tant que les cours sont délivrés en classe, on peut encore prétendre qu'il existe une sorte de proportionnalité entre le temps de préparation de ressources et les heures "d'enseignement", en classe et devant les élèves. Mais dès lors qu'il produit des contenus, des capsules vidéos, des séances ludo-pédagogiques en ligne, ... le travail hors la classe prend une part considérable.
De plus, la peur de se faire "voler son travail", voire "remplacer par l'ordinateur" peut brider la créativité de certains enseignants...
Il est donc urgent de considérer la production de contenus pédagogiques comme une partie intégrante de l'enseignement. Et si ce travail permet à des élèves d'acquérir des connaissances, des compétences ou une culture, de façon souvent asynchrone et parfois sur de nombreuses cohortes, il doit être valorisé comme un réel travail d'auteur - et rémunéré en ce sens.
Cette évolution est présente dans certaines divisions académiques de formation continue des personnels, ou la création de contenus comme des parcours M@gistere peut être rémunérée. Elle existe aussi dans certaines EdTech, mais beaucoup se contentent de fournir une plate-forme et de laisser les enseignants travailler "gratuitement", parfois dans des conditions de respect de la propriété intellectuelle à la limite de la spoliation.
Une position claire de l'institution, en lien avec les collectivités territoriales qui s'emparent de plus en plus du sujet en fournissant des plate-forme, permettrait de potentialiser toute cette créativité qui ne demande qu'à s'exprimer.
Liste des soutiens
Signaler un contenu inapproprié
Ce contenu est-il inapproprié ?
9 commentaires
je suis pour certain de leur expertise
Totalement d'accord. J'ajouterais qu'il faut également inclure dans cette réflexion les outils et de ressources destinées aux enseignants (feuilles geogebra, modèles LaTex, animations sur Scratch, calculateurs et générateurs divers...)
Conversation avec FABIO
Si la demande de production pédagogique est spécifique, elle doit en effet être rémunéré, par contre si c'est un réalisation qu'a décidé de faire un enseignant dans le cadre de son travail, il doit non seulement ne pas être rémunéré mais devrait être partagé avec tous. Je trouve assez triste qu’en étant du service public, on puisse être en position d'avoir peur de se faire voler son travail. Notre service public devrait être au contraire un lieu de partage.
Dans le respect du droit d'auteur par contre ! Principe qui consiste à systématiquement indiquer l'auteur d'une ressource que l'on utilise, et cela, ce n'est pas toujours fait malheureusement.
Bonjour, je suis entièrement d'accord avec cette logique de partage tant que le travail de production de ressources reste corrélé au temps de travail en classe. Mais si, du fait d'une généralisation d'une part d'enseignement à distance asynchrone, un enseignant est amené à produire en nombre des ressources que les élèves utilise en autonomie, cette corrélation est rompue... il faut alors trouver un moyen de rétribuer ce travail soit sous forme d'heures de production, soit sous forme de droits d'auteur...
Pour cela, il suffit d'indiquer explicitement la licence d'utilisation sur une ressource produite par un enseignant. Les licences libres sont conforme au droit d'auteur et permettent à chaque auteur d'être reconnu et de décider des droits qu'il donne aux personnes qui voudraient réutiliser sa ressource. Voir par exemple : de Coëtlogon, Perrine (2020). Éducation ouverte et licences libres : partager et protéger. Revue Adjectif, 2020 T1. Mis en ligne lundi 30 mars 2020 [En ligne] http://www.adjectif.net/spip/spip.php?article527.
Conversation avec Ocrium
J'ai bien du mal à comprendre le raisonnement du droit d'auteur dans ce cas ! Ne sommes nous pas tenu de préparer nos cours ? Cette préparation fait partie de notre travail et nous sommes rémunérés pour cela. Ensuite, que l'on cite ”l'auteur” alors qu'on y ajoute des modifications, je ne comprends pas le sens ou plutôt, je crains qu'au bout de quelques années, des supports de cours aient des génériques de présentation digne des films américain !
Nous-même, citons nous lors d'une photocopie partielle d'un document, tout ceux dont la travail a contribué à la réalisation ? Certainement pas !
Enfin, s'approprier le travail d'un autre n'est qu'une partie d'un évènement qu'on nomme "Cours" et il ne faudrait pas oublier notre finalité : former et éduquer des élèves avec, dans notre liberté d'action, le désir d'être plus efficace. Et si le travail d'un autre me rend plus efficace, le reste me semble bien secondaire.
Merci d'échapper à la mesquinerie ambiante !
Une preuve qu'il existe des gens pensant plus large que la coupe de la partie intérieure de la haie de leur jardin, ça fait plaisir !!
Je pense que la demande de l'auteur n'est pas incompatible avec le partage : préparer un cours c'est long ; préparer un cours pour le numérique est souvent bien plus long (bien mettre en scène une vidéo par exemple). La publicité et le dévelopement des licences CC serait un premier pas. Si pour certain le partage est naturel ce n'est pas le cas pour tout le monde. Par ailleurs la question de la «spoliation» par des plateformes Edtech du travail d'autrui est un vrai problème : Nombres de plateforme du numérique pas educatif font des fortunes sur le dos des producteurs et des usagers ...
Une plateforme vraiment maîtriser par l'EN pourrait être un premier pas...
Chargement des commentaires ...