Un numérique responsable et souverain
#EtatsGénérauxNumérique
Laisser le choix et faire confiance.
Je propose de laisser aux enseignants le choix d'utiliser ou pas les outils numériques. Pas de classe avec TBI sans tableau blanc (ou noir) par exemple. En effet, un enseignant peut être très performant avec seulement une craie, d'autres savent très bien tirer parti d'outils variés pour appuyer leurs propos ou motiver leurs élèves, et y trouvent du plaisir. Nous sommes tous différents, et, s'il est bon de proposer des outils pour l'enseignement, les imposer est contre-productif.
Les seuls outils qui devraient être imposés sont ceux qui servent à communiquer au sein de l'équipe éducative et avec les parents (cahier de texte, mail ou messagerie professionnelle), ainsi que les outils que les élèves doivent s'approprier (et que nous devons leur enseigner).
À propos du TBI (celui qui a un écran spécial sur lequel on ne peut pas écrire au feutre), c'est une catastrophe pour un remplaçant qui doit être opérationnel en moins de 48 heures. On ne peut pas décemment lui demander d'avoir tous ses cours sur informatique, d'installer le logiciel sur son ordinateur, d'apprendre à l'utiliser, d'y rentrer ses cours. Pour l'installation, cette étape peut être compliquée, voire impossible : il n'y aura pas assez de licences, ou le numéro sera perdu et personne ne saura où le trouver, ou bien le matériel sera tellement vieux que l'outil ne peut plus être téléchargé, ou le logiciel ne s'installera que sous Windows.... Je précise que TOUS les aléas décrits plus hauts me sont arrivés (heureusement j'étais stagiaire, j'ai eu un peu plus de 48h pour me préparer...), et de plus le logiciel en question n'était même pas disponible sur les ordinateurs de la salle des professeurs. Un remplaçant qui a dû utiliser la même salle a bien souffert à cause de cela, malgré mon aide. Ses premiers cours ont été catastrophiques, sur le mini tableau d'un demi mètre carré à côté du TBI !
Liste des soutiens
Signaler un contenu inapproprié
Ce contenu est-il inapproprié ?
7 commentaires
Conversation avec Holic
Oh, MERCI
On est incités à utiliser à mort le numérique. Si on ne fait pas de présentations, qu'on n'utilise pas tous les trucs dernier cri, on n'est pas un bon prof pour nos inspections. Ce diktat du numérique, c'est insupportable.
Sur tableau noir, j'avais plein de craies de plein de couleurs différentes, je construisais les schémas en direct. C'était bien plus pédagogique.
Je ne dis pas que le numérique, c'est pas bien, juste qu'on nous laisse la liberté pédagogique de l'utiliser quand on le juge pertinent. Et qu'on ne soit pas mal jugés de ne pas assez l'utiliser.
Personnellement, j'utilise beaucoup le numérique en classe (présentations, géométrie dynamique, animations d'instruments, Scratch...). Sauf pour un remplacement l'an dernier, où j'ai surtout utilisé la craie, et beaucoup de papier, découpage... parce que je n'avais pas le temps de faire des présentations (ça aurait été pris sur la réflexion pédagogique), parce que l'établissement s'y prêtait : les élèves étaient habitués à des cours très classiques, il y avait un magnifique tableau noir d'un mètre carré divisé en cases d'un décimètre carré, de bons instruments de géométrie, du papier de couleur, un bon livre de mathématiques (que les élèves n'oubliaient pas!)... Dans cet établissement je n'ai jamais réussi à avoir la clé de la classe mobile (il y en avait un nombre limité de copies prêtées pour l'année...) Là-bas j'ai beaucoup appris d'un collègue proche de la retraite, qui n'utilisait pas du tout le numérique, mais qui était plein de ressources pour son enseignement.
Le "diktat" du numérique que vous citez, c'est juste la vie ordinaire de n'importe quel travailleur notamment du secteur tertiaire qui caractérise notre économie... le vivre comme ça, ce n'est pas préparer les enfants à ce qui peut les attendre.
Maintenant leur montrer qu'il existe autre chose, c'est les préparer aussi à leur avenir.
Le monde du travail ayant reoours à des méthodes créatives (exemple des post-it), le fait de montrer qu'on peut décrire une situation, exposer, s'exprimer autrement que par et au travers du numérique me semble être plus équilibé
Dans mon collège, on est obligé d'utiliser pronote ou l'ENT pour déposer des supports, aucune liberte pour bâtir son propre site ! Je suis bon pour "tout" refaire autrement.
Je me demande si Pronote ne va pas avoir d'ici-peu assez de ressource pour éditer ses propres livres scolaire !
Vous décrivez les soucis des remplaçants à cause des logiciels utilisés. Si l'interopérabilité était de mise, il y aurait moins de problème.
Du coup, il faudrait former les enseignant⋅e⋅s et leur expliquer qu'utiliser des fichiers sous des formats ouverts leur éviterait la déconvenue de ne pas les faire fonctionner à cause de l'OS ou de sa version.
Évidemment qu'il faut laisser le choix mais faire l'impasse sur le numérique dans le monde actuel, est-ce un service à rendre à nos élèves ? Je pense au contraire qu'une éducation est nécessaire et pas seulement technique mais aussi éthique.
Après l'utilité du numérique ne peut être que s'il y a une réelle plus-value par rapport à une activité "classique" évidemment.
Je partage votre analyse
Vive la liberté pédagogique.
Il est important d'avoir des outils communs, notamment des logiciels fonctionnant sur des formats libres, non-propriétaires etc. L'open-source doit être privilégié, comme devrait l'être également GNU/Linux et non pas les GAFAM.
Chargement des commentaires ...