Enseigner et apprendre avec le numérique
#EtatsGénérauxNumérique
Vers une hybridation des lycées
Je vous propose d'envisager une hybridation (mélange de présentiel et de distanciel) des lycées afin de faciliter, d'une part, le retour en confinement si cela s'avère nécessaire, et d'autre part la transition vers l'enseignement supérieur qui propose déjà plusieurs parcours en distanciel.
Il faut imaginer une organisation qui n'entraîne pas de hausse de budget, sans réduire les objectifs d'enseignement. Pour la partie en présentiel, prenons les horaires par classe de chaque discipline et attribuons la moitié à chaque demi-classe. On peut alors construire un emploi du temps sur les matinées pour une demi-classe et sur les après-midi pour l'autre. Ce fonctionnement en demi-classe permettrait aux élèves de participer plus et aux professeurs de mieux s'adapter aux élèves à besoins éducatifs particuliers. La qualité de vie en milieu scolaire serait aussi améliorée et, en cas de crise sanitaire, la distanciation physique serait facilement applicable. Pour la partie en distanciel, organisons une mutualisation des éléments construits au niveau académique en s'appuyant sur les GRD en lien avec les IA-IPR ainsi que sur la délégation à la Formation et celle au numérique éducatif. Il resterait malgré tout beaucoup à faire aux enseignants de chaque classe pour compenser la réduction des heures de cours des élèves. Ce travail supplémentaire pourrait être financé par l'enveloppe horaire laissée à la disposition des établissements pour les groupes à effectifs réduits ainsi qu'une partie des IMP.
Concernant les collèges et écoles élémentaires, un tel système pourrait être mis en place deux ou trois semaines par an afin de préparer les élèves aux risques d'un nouveau confinement (dans le même esprit que les exercices incendies ou intrusions).
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14 commentaires
Bonjour,
Votre proposition propose plusieurs problèmes :
- dans certains enseignements en particulier techniques et professionnels l'hybridation des enseignements est peu convaincante.Par exemple, pour autant que je sache, on ne fait pas le travail de laboratoire à moitié à distance mais 100 % au laboratoire.
- les enseignants ne disposent pas de bureaux et les logements personnels des enseignants ne sont pas des bureaux. A l'heure actuelle ils n'ont même pas le droit à un ordinateur personnel...
Dans ce cadre, vouloir être plus royaliste que le roi en en rajoutant en matière d'enseignement à distance me parait irréaliste et dangereux.
Conversation avec FEREY-STMG
@chav Je suis totalement d'accord avec vous.
Les lycées sont sensés préparer les élèves aux études supérieures.
Si on regarde le lycée des années 60 et aujourd'hui, on a l'impression que le temps s'est figé. Toujours ces fameuses classes "autobus"... avec des emplois du temps qui ne laisse aucune place à la flexibilité.
Il serait temps de dépoussiérer réellement le système en le faisant complètement entrer dans le XXIème siècle.
@denis toutes les matières peuvent se faire en hybride avec des logiciels de simulation ou des vidéos. Croyez-vous que les élèves d'aujourd'hui apprennent efficacement et surtout prennent plaisir à le faire ? Pour travailler, il n'est pas nécessaire d'avoir son propre bureau. La très grande majorité des enseignants travaillent déjà à la maison avec leur matériel personnel. Il faudrait que le ministère équipe l'ensemble des professeurs d'un matériel compatible avec sa matière.
" toutes les matières peuvent se faire en hybride avec des logiciels de simulation ou des vidéos. "
Encore faudrait-il que l'on puisse trouver des vidéos scientifiques de qualité , sans erreurs scientifiques ou manipulatoires, existent ! Ce n'est pas faute d'avoir cherché , s'il existe une telle vidéothèque il serait bon de nous en informer. Je n'ai trouvé aucune vidéo de manipulation correspondant au programme de mes élèves. Si je suis équipée en matériel informatique ( payé par mes deniers ) je ne vais pas transformer ma maison en laboratoire ! Je me permet également de vous rappeler qu'une simulation n'est pas la même chose qu'une video d'expérience. Apprendre à observer une expérience de chimie n'est pas la même chose qu'utiliser un simulateur .. (même s'il est de qualité ).
Justement, c'est à nous enseignants de proposer des vidéos. Personnellement, j'ai créé ma chaîne Youtube pour diffuser des tutoriels techniques. Ainsi mes élèves peuvent revoir et réviser à leur rythme mon cours.
Vous pouvez filmer les expériences que vous faîtes en classe. Pas besoin d'avoir un matériel sophistiqué. Un smartphone peut suffir.
Conversation avec ESPINASSE
Tout à fait d'accord avec ça. Le mélange de présentiel en petit groupe et de distanciel permettrai de laisser aller les élèves à leur rythme. Comment peut-on encore croire aujourd'hui que l'on peut faire un cours à 30 élèves de la même façon. Laissons-les aller à leur rythme sur des plateformes, aidons-les individuellement à remplir les objectif d'apprentissage demandés en acceptant que certains puissent les remplir 3 fois plus vite que les autres.
Cela dégagera du temps dans leur emploi du temps pour apprendre autre chose.
Je suis totalement d'accord avec vous.
Tout à fait d'accord
Je propose de ne pas appeler le travail à distance des enseignants du "distanciel" car il s'agit véritablement de télétravail. Lorsque le télétravail sera règlementé, le télétravail des enseignants, sera lui aussi réglementé et cela évitera les dérives qu'on voit déjà poindre.
Ce passage du présentiel au distanciel peut être facilité par les outils numériques qui assurent la continuité de l’enseignement. L’objectif de cette hybridation consiste à apprendre aux élèves à gérer un enseignement à distance. Il n’est toutefois pas envisageable de laisser les élèves livrés à eux-mêmes : il est nécessaire de conserver des points réguliers avec l’enseignant, afin d’éviter le décrochage scolaire.
Conversation avec Ismaël Souderes
Tout d'abord je soutiens le commentaire de Halberstadt@denis.
Ensuite les élèves ont besoin d'être accompagné dans la construction de leur savoir.
Donner des liens vers des vidéos utiles aux élèves est bien sur positif mais on a pas besoin d'être en distanciel pour cela : c'est un bon complément pour la maison. Produire une séquence numérique ou hybride accompagnant réellement les élèves est une tâche relevant d'un autre ordre de grandeur. Par ailleurs la présence de l'enseignant est essentiel à tous les processus de reformulation, d'encouragement de soutient.
Je ne remets pas en cause l'importance de la présence des enseignants et de l'accompagnement des élèves. Mais la taille actuelle des classes en lycée (36 élèves) ne permet pas une différenciation efficace prenant en compte les rythmes d'apprentissage et besoins éducatifs de chaque élève. Ainsi, bien que les élèves français soient parmi ceux qui passent le plus de temps en établissement scolaire, leurs résultats ne sont pas les meilleurs. D'autre part, le passage d'un enseignement entièrement en présentiel au lycée à un enseignement de plus en plus (voir totalement durant la crise sanitaire) en distanciel dans la formation post-bac peut être déstabilisant pour les élèves. Un enseignement hybride au lycée permettrait donc de faire d'une pierre deux coups : diviser par deux le nombre d'élèves présents en même temps afin de mieux les accompagner, permettre une transition plus douce vers les études supérieurs.
Conversation avec Gilles
La majorité des élèves seront perdus en travail à distance, quel que soit l'outil utilisé. Cette proposition ne convient qu'aux élèves les plus autonomes et ayant de bonnes conditions de travail à domicile (l'élève idéal : un jeune avec l'expérience et le recul d'un homme ou d'une femme de 40 ans ?)
Par ailleurs on met totalement de côté les interactions entre élèves : l'école est aussi un lieu de vie.
Pour finir, je ne souhaite pas que mes enfants passent la moitié de leur journée derrière un ordinateur.
Le décrochage scolaire de plusieurs élèves face à des outils numériques nouveaux et à la difficulté de travailler en autonomie a effectivement été observé par la communauté éducative lors du confinement du printemps 2020. Nous pouvons en tirer des leçons : la nécessité de conserver une partie de l'enseignement en présentiel, l'accompagnement en classe de la prise en main des outils numériques ainsi que la mise en place de groupe d'études pour permettre aux élèves de s'entraider. Tout cela est compatible avec une hybridation des lycées.
Concernant le temps devant les écrans, il me semble que nous ne nous sommes pas compris. Durant les demi-journées où les élèves ne seraient pas au lycée, ils auraient effectivement un travail personnel à faire mais tout ne serait pas sous forme de vidéos et d'exercices interactifs. Une partie du travail pourrait se faire sur papier puis être soit numérisée et déposée sur l'ENT soit rendue directement au professeur.
Pour la partie en présentiel, la Fiche 1.3 du plan de continuité pédagogique propose une alternance des 1/2 groupes avec 5 jours consécutifs de présence à cheval sur 2 semaines. La première semaine, le groupe A vient du lundi au mardi et le groupe B du mercredi au vendredi. La deuxième semaine, c'est le groupe B qui vient du lundi au mardi et le groupe A du mercredi au vendredi. Dans un schéma de ce type, les emplois du temps des élèves et des professeurs ainsi que les affectations de salles sont inchangés, seuls la présence des élèves variant.
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