Enseigner et apprendre avec le numérique
#EtatsGénérauxNumérique
Manque de formation et de transparence
Durant le confinement, chaque enseignant a dû faire face à la maîtrise du numérique. Certains professeurs le maîtrisent mais d'autres très faiblement : la solution des formations réelles avec application (pas uniquement de la théorie) obligatoires, des outils simples et transparents (au niveau de la charte des données) garantis par l'état, la mise en place d'une plateforme d'échange entre enseignants (basée sur les identifiants académiques) pour pouvoir partager documents, avis, formations...
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17 commentaires
Conversation avec Chatelain
Bonjour, les ateliers Canopé Hdf ont eu énormément d'inscriptions aux nombreux webinaires sur l'utilisation d'outils ( Créer un pdf interactif, corriger un pdf, trucs et astuces numériques, créer un document interactif, quizinière, création de capsules vidéos...) . Pour gagner du temps et exploiter les vraies plue-values pédagogiques, le "comment faire" avec les outils numériques pourrait être davantage être intégrée dans les formations aux usages pédagogiques du numérique. Le numérique n'est pas inné ou facile pour une grande partie des acteurs éducatifs. De plus, l'outil oriente plus ou moins fortement la manière d'enseigner et de communiquer. On doit accompagner les enseignants pour l'assimilation des bons gestes "techniques" et la création de contenus pédagogiques riches en interactions, rétroactions et collaborations.
Malheureusement les professeurs des établissements privés sous contrat avec l'état ne bénéficient pas de formations canopé.
Qu'un enseignant à l'heure actuelle ne sache pas se servir d'un ordinateur, cela interpelle, ne trouvez vous pas ?
Non. Je travaille en tant que responsable informatique dans un établissement contant environ 160 enseignants et je peux vous dire que pour certains c'est encore difficile malgré les propositions de formation dans l'établissement. Ils ne se servent de l'informatique que pour saisir les notes et faire l'appel, parce qu'aujourd'hui le niveau d'investissement personnel pour certains outils est tellement élevé que cela fait peur. Et l'accompagnement est d'autant plus compliqué si l'intérêt n'est pas acquis.
Votre réponse ne me rassure pas en tant que parent d'élève ! Mais cela a été ma réalité pendant le confinement. Du coup, ils vont devoir s'y mettre, il ne faut même pas se poser la question de l'intérêt ...
et Quid des freins "autres" ? y en a -t-il ds les ets sous contrats ?
La plupart des enseignants savent faire le B.A.BA sur l'ordinateur (taper un texte, faire une présentation...). Seulement cela ne suffit plus pour enseigner ! Par exemple en physique chimie dans les programmes, on retrouve du python et du Arduino pour lesquels nous n'avons jamais été formé correctement (pour ma part 2 demi journées sur temps libre !).
Combien de professeurs savent faire une vidéo de l'écran d'ordinateur, combien savent télécharger une vidéo youtube pour éviter de surcharger le réseau de l'école, puis de faire un montage en ne gardant que les extraits intéressants et tout cela en respectant les règles/chartes informatiques ?
Tout à fait. Les logiciels de bureautique classique, si tant est qu'une formation préalable ait lieu pendant le cursus universitaire ou pendant la formation initiale, ne suffisent pas à la construction de ressources. Quelles soient destinées à de l'enseignement en classe (conception d'activités, conception images et/ou vidéos, utilisation de logiciels spécifiques dans les disciplines scientifiques notamment) ou à de l'enseignement à distance (exercices en ligne, contenus interactifs, plateformes pédagogiques etc.).
Se former à ces modalités repose majoritairement sur la bonne volonté de chacun.e, sur le principe de "débrouille", de ses moyens personnels, de ses longues heures à éplucher les forums et tutoriels et de sa propre appétence vis-à-vis de ces approches.
L'enseignement par le numérique mérite sans doute un peu plus d'ambition que cela.
D'accord sur vos idées,
mais le numérique dans l'éducation, ce n'est pas seulement le numérique des profs lorsqu'ils préparent leur cours...
Plus d'ambition Farid peut-être, mais pour l'avoir cette ambition voir ici :
https://www.geographie-muniga.com/
Je sais aussi que le matin, à midi, le soir, lorsque ma famille se regroupe autour de la table, nous ne mangeons pas "mon ambition". L'ordinateur, les logiciels etc... pour concevoir tout cela et sans oublier les heures que l'on passe hors du cercle familial, tout cela a un coût. Un coût dont l'éducation nationale s'en préoccupe comme moi de ma première chemise. Qui ailleurs travailleraient gratuitement ?
Conversation avec MUNIGA
Il est curieux de commencer par poser la question : quel enseignant sait ou ne sait pas se servir d'un ordinateur.
Il faudrait peut-être commencer par : quel enseignant a été doté d'un matériel informatique performant pour son usage professionnel - maison (où il prépare les cours) et établissement (où il dispense ses cours).
En fait tout le mode se voile la face, l'enseignant avec le numérique est tout simplement sous le régime de l'uberisation. Il fournit son matériel, son savoir et son savoir-faire et l'école lui fournit les élèves.
Mais où sommes-nous ?
Les personnels de toutes les entreprises, pendant le confinement, appelés à travailler en télétravail, ont reçu un ordinateur portable et un dédommagement pour la connexion. Les enseignants.... rien !
Alors dotons le personnel enseignant déjà du matériel et assurons une véritable formation comme c'est le cas dans les entreprises. Oui mais qui dit formation dit pour faire quoi ? Et là soudain... on ne sait plus en haut lieu....
Dans mon entreprise, cela va plus loin : on utilise maintenant office 365 sur nos postes personnels. Mais on a , il est vrai, un ordinateur à disposition. Par contre l'indemnisation est très minime, ne vous leurrez pas (quand elle existe car chez d'autres c'est 0€ !) ... Quand on voit le budget de l'état sur l'éducation nationale, je ne sais pas comment ils peuvent faire pour doter l'ensemble des enseignants d'un ordinateur portable, à moins de virer la moitié du personnel ...
Il pourrait s'agir pour commencer de prioriser les budgets. Quand on voit que l'Etat a investi de centaines de millions d'euros dans une plateforme de gestion des paies qui a été abandonnée faute d'encadrement et de suivi suffisants. Même chose pour les collectivités qui peuvent dépenser des centaines de milliers d'euros pour installer une plaque toujours aussi inesthétique portant le nom de l'établissement. Tandis que sur le terrain les personnels doivent courir après du papier WC ou supplier des années pour que des fenêtres s'ouvrent ou que des volets se lèvent. Il y a de sérieux problèmes avec les appels d'offre et la gestion des prestataires. En gérant mieux ces aspects là il devrait être possible de prêter un équipement informatique, sans qu'il ne soit nécessaire d'investir dans le dernier ultraportable du moment ni licencier qui que soit... Peut-être leur offrir les solutions logicielles indispensables à leurs fonctions de concepteurs de ressources ?
Mais est-ce aux enseignants d'être concepteur de ressources ? On voit bien que cela ne fonctionne pas. Il faut à mon avis plutôt créer une ressource unique, utilisable par tous et mettre l'enseignant au coeur de l'apprentissage par la pédagogie... On ne peut pas demander à un enseignant qui passe ses journées en classe et à vérifier des copies (entre autre) d'être en plus concepteur de ressource, non ? C'est peut-être pour cela que beaucoup n'utilisent pas l'informatique ?
Florence, Farid a raison. Il y a d'énormes économies à faire dans l'éducation nationale sans licencier des enseignants et même en offrant aux élèves, à nos enfants un meilleur enseignement, un enseignement digne du 21e siècle.
On peut en débattre.
Oh je veux bien vous croire !!! J'ai l'impression de lire les problématiques lorsque - dans une autre vie - j'étais moi-même fonctionnaire (des armées).... Je pense que le débat sur ce type de sujet se porte au delà du cercle de l'educ nat. C'est un débat à avoir sur la conception générale du service public : dans mon entreprise, on était connu pour avoir beaucoup d'argent. Donc les factures des fournisseurs étaient souvent gonflées, ils en profitaient bien ! Je pense que c'est pareil avec le service publique : c'est l'état qui paye ? Vas-y, fait péter la facture !! Il y a une réflexion à avoir effectivement sur le budget, mais il faut mener une politique de réduction des coûts. Je ne sais pas si l'enjeu sera bien perçu ...
Et si le numérique rapprochait les générations, plutôt que de les séparer ? Voilà en gros la philosophie du reverse mentoring, apparu aux États-Unis dans les années 90 notamment chez General Electric qui a popularisé la pratique.
Les digital natives deviennent les mentors et les cadres dirigeants les mentorés. L’objectif est que les premiers forment les seconds aux outils du numérique. Un concept très en vogue depuis quelques années dans le monde des grandes entreprises en France.
Qu'en est-il au sein des établissements scolaires ou dans les communautés éducatives ?
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