Enseigner et apprendre avec le numérique
#EtatsGénérauxNumérique
Engager les élèves dans leur apprentissage
Parfois considérés comme suspects ou même dangereux pour la profession depuis des années une minorité d'enseignants s'attachent à développer le protocole de "classe inversée".
J'y adhère complètement même si en 1993-1996 ( https://www.coach-sportif-video.fr/lecture-ecriture/experimentation-1996/) j'ai construit sur mon collège une initiative d'utilisation de l'outil informatique en présentiel pour l'ensemble d'une cohorte d'élèves de sixièmes dans les trois disciplines du français, des mathématiques et de l'anglais. Une attention particulière fut portée sur les grandes difficultés de lecture et donc de compréhension manifestées par une minorité importante de ces élèves.
Sur ce siècle et avec l'avancée de l'IA l'heure n'est plus au présentiel mais au travail à distance en autonomie et dans un cadre collaboratif.
L'élève consulte et exploite des ressources en ligne ciblées par l'enseignant en partie en dehors de l'établissement scolaire pour ensuite conforter ou approfondir ses acquisitions et ses compétences avec l'enseignant en établissement scolaire.
A l'occasion de la présence dans l'établissement il faut mettre en place du tutorat élève, des travaux dirigés et autres travaux pratiques et aussi naturellement l'évaluation par les enseignants qui seule permettra une orientation choisie et acceptée.
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29 commentaires
Conversation avec Florence
Et comment ferons les élèves des campagnes ? Avec un bus matin et soir, il faudrait revoir complètement le système de transport ! Sans compter que laisser un jeune collégien (6ieme / 5ieme) seul à la maison c'est hors de question quand vous ne vivez pas en ville !
Avant le COVID19 il était "hors de question" pour une majorité d'enseignants d'utiliser le numérique dans la conception même de leurs enseignements et encore moins de faire de la vision conférence ou du télétravail. Pour moi ces trois mois constituent un magnifique "coup pied au cul" qui gomme presque 30 années de freins en tout genre et en toute bonne raison. La crise a trouvée ses solutions la normalité doit pouvoir trouver ses évolutions nécessaires surtout au vu du rang mondial actuel du système éducatif français!!! Bien à vous!
J'ai vu aussi la situation comme une opportunité de donner plus de sens à l'utilisation (adaptée) des outils numériques au service des apprentissages et du lien social.
Pendant le covid aussi, vu la piètre qualité de ce que l'on nous a envoyé personnellement !! Quand un professeur transmet la photo mal cadrée de l'extrait du livre à travailler et que ce n'est même pas l'édition qu'a l'élève, autant vous dire qu'il y a du boulot :(
Vous avez parfaitement raison Florence.
Mais réfléchissons une petite seconde.
Souvent dans des administrations, voire des entreprises privées, nous sommes victimes de ce que l'on nomme "un bug informatique". Nous râlons c'est presque normal. Mais qui un jour à eu la mauvaise idée d'incriminer l'agent, le cadre qui utilisait le logiciel ?
Personne. Pourquoi ?
Parce que nous savons bien que ce n'est pas lui (ou elle) qui a conçu le logiciel. Alors d'où vient cette idée que chaque enseignant doit produire son propre exercice numérique ? Et oui, un exercice, une leçon sur support numérique qui soit réellement utile demande une connaissance approfondie de l'informatique.
Vous voulez un exemple qui ne soit pas une photo d'un manuel ?
https://www.geographie-muniga.com/
Demander cela à tous les enseignants c'est demander à tous les automobilistes de réparer leur propre véhicule !
Nous avons là une opportunité de faire évoluer l'utilisation des moyens numériques pour le meilleur de notre éducation et pour le bénéfice de toute la communauté éducative.
Redonner du sens à la scolarité en changent l'approche en plusieurs temps :
1. Le sujet à traiter
2. La collecte d'informations
3. L'analyse des données et la synthèse
4. La transmission des connaissances
Faire le lien entre culture, éducation, transmission de savoir et monde du travail.
La question, c'est pourquoi il n'avait pas le même manuel? Cette année j'ai dû pleurer pour que l'établissement me prête le dernier manuel de 6ème en réserve. Et quand la collègue a été remplacée, le remplaçant n'a pas pu en avoir un pour travailler!
Produire des supports prend énormément de temps. La première année ou lors d'un remplacement c'est impossible de tout faire soi-même. Et juste sélectionner et mettre en forme des exercices est long (non, il ne suffit pas de lire l'exercice vite fait ni même de le résoudre pour savoir s'il est approprié !)
ah mais je suis tout à fait d'accord avec vous ! Ce n'est pas aux enseignants d'être concepteurs ! Ils doivent être utilisateurs des ressources c'est pour cela que je "milite" sur cet état-major du numérique pour la création d'une bibliothèque unique rassemblant toutes les ressources possibles afin que chacun puisse piocher ce qui lui convient...
Conversation avec MUNIGA
Tout ceci est fort louable, mais on ne parle pas assez (voire presque pas) des savoir-faire. L'école n'est pas là pour former des singes savants mais des citoyens capables de penser et d'agir par eux-mêmes. Donc les savoir-faire sont essentiels et nécessaires. Quand aux savoirs ils sont indispensables mais l'outil internet est, si on a appris (savoir-faire) à l'utiliser avec "intelligence, une mine inépuisable de ressources. Pensons donc d'avantage aux savoir-faire. Un exemple ? Voici :
https://www.geographie-muniga.com/
Le numérique est outil puissant pour travailler des savoir-faire. Par le biais de barèmes de notation avec des critères précis, ainsi-que l'évaluation par les pairs:
1. Le devoir dans moodle, avec un barème détaillé de notation pour rendre la notation-enseignant transparente,
2.L'outil atelier dans moodle (évaluation par les pairs): rendu d'un devoir avec consignes précises, formulaire de notation avec critères précis s'appuyant sur les consignes préalables, une note d'évaluation de la pertinence des évaluations données par un élèves à groupe de camarades).
Bien évidemment, une majorité importante d'enseignants n'avait pas les compétences techniques pour mettre cela en œuvre. Il est évident qu'un besoin criant de formation s'est jour récemment. Il nous revient de savoir orienter les collègues enseignants dans leur pratique actuelle, de les aider acquérir de nouvelles compétences technico-pédagogiques, sans les décourager.
Juste une remarque. Ce forum ne se veut pas une occasion pour chacun de faire la "promotion" de son travail personnel surtout d'une façon répétitive!!!
Et même si le site geographie-muniga.com est vraisemblablement fort oinstructif dans son domaine!!
Rumeau, compte tenu que tous les produits du site geographie-muniga sont gratuits ce n'est pas une promotion au sens commercial. Quant à la promotion "être connu", je pense que la première place auprès de Google depuis plus de vingt ans est déjà une excellente promotion.
Je donne simplement l'adresse de ce site parce que je pense qu'en le consultant on peut avoir une idée précise de ce que je développe.
Et comme on dit "cela va sans dire, mais cela va encore mieux en le disant".
Le nombre de caractères étant limité (c'est normal) il faut avoir recours à des liens. C'est cela aussi, le numérique.
Maintenant si vous avez un autre site qui pourrait servir de démonstration à mes propos, je veux bien le citer.
Conversation avec rebora
Bonjour à tous. très drôle de vous lire... On a bien l'impression d'être dans une foire, euh, non, un forum. Bon, le point de départ c'est que le confinement aurait éveillé les consciences à la présence d'un outil déjà présent depuis, soyons sympa, dix ans, et qu'on n'utilisait, nous les profs, pas assez ou pas du tout. C'est une bonne nouvelle, la majorité des métiers à venir sont liés à l'informatique et on finit par se rendre compte qu'il faut en faire un outil connu des professeurs et des élèves et des parents et du rectorat et du ministre... De tout le monde en fait. Maintenant, la vraie question, c'est on s'y prend comment? L'idée d'une bibilothèque me gave déjà, parce que cela veut dire que je dois encore utiliser un truc que je n'ai pas pensé du début à la fin pour transmettre ce que je dois apprendre dans ma liberté pédagogique... Et si on nous mettait, nous les adultes à un vrai travail d'apprentissage sur comment coder, par exemple
Gros travail!
J'ajoute, lol, qu'évidemment, ça obligerait l'EN à créer une plateforme, en p2p? à la manière de certains sites de streamings en partage à pairs? du type github où se retrouveraient classées toutes les "créations" de chacun sous licence libre.
Vous mélangez métiers de l'informatique, et utilisation d'outils numériques... Pour former des informaticiens, il faut apprendre ce qu'est un ordinateur, ce qu'est un réseau, un système d'exploitation, un programme. Rien à voir avec utiliser le numérique en classe. Dans son métier, l'élève n'utilisera absolument pas les mêmes outils (ni les mêmes machines) selon qu'il sera gestionnaire d'un entrepôt, tourneur-fraiseur, banquier, responsable de réseau à la SNCF, logisticien à la Poste, chef de rayon dans un supermarché, chauffeur routier, conseiller Pôle Emploi... donc on ne peut pas lui apprendre chacun de ses outils, c'est impossible. On peut juste leur apprendre les principes et quelques rares outils souvent utilisés dans la vie professionnelle et privée (mail, traitement de texte, navigateur web)
@rebora personne ne vous empêche de "coder" vous-même. Mais il est vrai que l'éducation nationale qui n'a jamais reconnu ses propres diplômes ne reconnaitra pas davantage le travail informatique que vous ferez.
Ceci étant depuis 20 ans je "code" sans remerciements (surtout pas de promotion) de la part de l'institution. Mais un très grand retour valorisant des utilisateurs (enseignants et élèves).
Moi je plaide pour une reconnaissance de ces enseignants "codeur" et un retour "organisé" des pratiques pour toujours améliorer les produits. Nous, enseignants n'avons pas besoin des Start-Up. D'ailleurs qui écrit les manuels ? Des enseignants... Bien sûr chez des éditeurs... pour sucrer le privé !
Conversation avec Holic
Si je comprends la proposition, c'est de travailler en classe inversée et d'utiliser le temps de classe pour tutorat, TD, TP et évaluation.
Etant pour la liberté pédagogique, je dis naturellement non. Si la classe inversée peut être pertinente pour A sur telle notion, elle peut être non pertinente pour B. Elle implique aussi une grande autonomie et responsabilité des élèves. Vu comment ça a décroché facilement pendant le confinement, je suis sceptique. Cela augmentera encore plus la fracture entre ceux qui réussissent et les autres.
Enfin, cette idée de classe inversée n'est pas valable pour toutes les disciplines. Et certaines notions sont trop compliquées pour être passées ainsi (notion d'allèle en SVT, bon courage). Bref, s'il y avait une solution miracle d'enseignement, ça se saurait.
Bonjour.
Evidemment la classe inversée ne s'impose pas SYSTÉMATIQUEMENT!!
Autonomie et responsabilité des élèves c'est bien ce que cherche tout enseignant??
Sur n'importe quel sujet de recherche sur internet il va de soi que le contrôle s'impose au retour en établissement scolaire!! L'enseignant avec ce "contrôle continu" garde la main sur les évaluations! Il se devra alors de réagir instantanément au niveau des élèves qui ne produiraient pas le travail demandé car il est de sa responsabilité d'éviter ou de limiter le "décrochage scolaire" comme c'est le cas actuellement dans ce système traditionnel en tout présentiel!!
Que certaines disciplines imposent en retour une application des connaissances et des compétences sous la forme de TD et (ou) de TP c'est ce qui se fait actuellement! Ou est le problème!
A mon avis c'est essentiellement le corps enseignant qui craint une perte de prérogative alors que c'est plus une reconsidération du rôle qu'il faut aborder
(je suis conscient que ma remarque ressemble à celle d'un forum...)
Même si l'on dit aux élèves qu'ils doivent "travailler", ce ne sont pas dex travailleurs à qui l'on confie un travail, vérifié par ces contre-maîtres - leurs pairs - et validé ou sanctionné par les chefs de projet que seraient les professeurs...
Conversation avec Bthi
Quand je lis "Sur ce siècle et avec l'avancée de l'IA l'heure n'est plus au présentiel mais au travail à distance en autonomie et dans un cadre collaboratif. ", je crains que nous n'ayons pas compris ce que le confinement a démontré, la nécessité du contact humain. Rien ne remplace l'échange direct. Travail à distance = autonomie ou abandon sans base directrice, sans réponse directe aux questions, dans un cyber espace ? Une discussion sur la définition de l'autonomie semble nécessaire. Le terme de cadre collaboratif pour une école me fait froid dans le dos.
Oui!
Stanislas Dehaene l'a en partie étudié, et ses ouvrages comme ses cours surtout présentent une bibliographie importante sur la question: un enfant qui apprend seul, sans échange social ni affectivité, n'apprend en fait rien.
Le numérique est appelé à rester un outil entre les mains d'un professeur. Et c'est déjà pas mal...
D'ailleurs, personne n'a jamais écrit qu' "avec le développement de l'offset et les progrès dans la photographie, l'infographie et les exercices corrigés, avec l'avancée de l'impression des manuels l'heure n'était plus au présentiel mais au travail à distance, en autonomie, et dans une bibliothèque"
"Du coup, le contrôle de la classe ne peut plus s'évaluer sur la simple attention vers le professeur, mais plutôt vers l'activité donnée à faire à l'élève. Si le problème reste globalement circonscrit et maîtrisé à l'école et au collège, il l'est beaucoup moins au-delà".
A ce niveau des échanges, parfois "surprenants", je me sens obligé de vous proposer cette citation qui n'est pas de moi!! Elle est contenue dans le livre de Monsieur DEVAUCHELLE, ÉDUQUER avec le Numérique, qui a été édité par LABALLERY (CLAMECY 58500) en Janvier 2019.
Vous la trouverez en haut de la page 129 et elle mérite qu'on s'y attarde car il me semble c'est le problème essentiel posé au "milieu enseignant"!!
Encore faudra t'il qu'il le reconnaisse!
Conversation avec RUMEAU
Je viens de me souvenir d'une phrase énoncée dans le livre de Jonathan BERGMANN et Aaron SAMS publié aux éditions GOULET (www.goulet.ca) et intitulé "La classe inversée".
Dans le texte en haut de la page n°8.....
" Le modèle d'enseignement actuel reflète l'époque dans laquelle il a été conçu : la révolution industrielle. Les élèves sont scolarisés dans une ligne d'assemblage pour atteindre une éducation normalisée efficace. Ils sont priés de s'asseoir dans des rangs parfaits, d'écouter l'exposé d'un "expert" sur un sujet et de se rappeler les informations étudiées lors de l'examen".
La citation est juste, mais elle repose sur une caricature de la classe: même un cours magistral ne correspond pas à ce modèle. Je n'ai pas d'étude sociologique pour justifier mon propos, mais mon expérience quotidienne m'indique clairement que la perspective scolaire des auteurs ne correspond qu'une marge infime de collègues.
Par ailleurs, si la classe magistrale peut ressembler à une chaîne de montage, la classe inversée est exactement le modèle de l'employé de bureau à qui on confie un dossier, et qui doit se débrouiller pour le boucler dans les temps pour son patron. C'est aussi un modèle de société un peu caricatural, mais autrement plus servile: "l'ouvrier" peut se révolter contre son patron, mais pourquoi le "collaborateur" se révolterait-il contre lui-même?
Quoi qu'il en soit, la question de la classe inversée repose peu sur le numérique, et elle aurait tout intérêt à revenir plus vers ce qu'a proposé Célestin Freinet que se bercer des illusions d'un wikipedia pédagogue.
Honnêtement je pense que l'ensemble du contenu de votre réponse est lui "caricaturale"! Pour la citation que chacun se fasse son opinion propre!! A mon avis chacun réagira en fonction de son appétence et donc sa tendance à rechercher ce qui peut satisfaire en priorité ses penchants naturels!!
Non, les phrases ont un sens, il ne s'agit pas d'y rechercher chacun nos penchants.
Celle que vous citez s'appuie sur un transfert de modèle qui a un sens, mais qui pour autant n'a pas de validité essentielle à l'enseignement magistral, ne serait-ce que parce que celui-ci précède son prétendu modèle d'au moins deux millénaires.
La classe inversée laisse aussi paraître un modèle socio-économique, celui non plus de l'ouvrier ou du soldat qui répond à des consignes irréfragables, mais celui de l'employé, et plus tard de l'auto-entrepreneur, à qui l'on demande de faire preuve d'initiative, d'autonomie et d'autoformation.
Dans les deux cas, il est normal que l'école évolue au gré des paradigmes de la société qu'elle habite, et qu'elle envisage les valeurs qui sont le plus mises en avant (la docilité n'en est plus une; l'autonomie en est devenue une - alors que la docilité est vécue comme une soumission servile aujourd'hui, tandis que l'autonomie n'était qu'insubordination) [...]
[...] mais si repérer ce type de modèle est caricatural, nous l'avons été tous deux.
Pour revenir à l'essentiel, la classe inversée tire en effet des facilités dans sa mise en place dans le numérique - mais elle y trouve aussi un accroissement des inégalités sociales. Les moyens à développer pour que ce type d'enseignement soit facilité ont leur place dans ce forum, mais la nécessité de développer ce mode d'éducation ne peut pas trouver son fondement dans la capacité technique à user de lui.
C'est comme vous l'entendez!!! Vous confirmez pour moi simplement que le système éducatif n'est pas près d'évoluer et de s'adapter car chacun y va de sa chanson! L'essentiel pour certains étant de préserver les "acquis" et de ne surtout pas bouger quitte à se draper dans la "protection" d'un modèle socio-économique!
Dommage!!
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