Enseigner et apprendre avec le numérique
#EtatsGénérauxNumérique
Construire une collection de contenus qui puissent motiver les enfants à apprendre
Problème :
Il est largement admis que nous sommes plus efficaces pour faire quoi que ce soit lorsque nous sommes motivés. Cela est particulièrement vrai pour l'éducation. Pourtant, le système éducatif peine largement à motiver les élèves. Le programme éducatif ne reflète pas suffisamment la beauté et l'émerveillement du monde d’une façon qui soit appréciée par les enfants et qui les motive à apprendre.
Solution :
Il existe sur Internet de nombreux matériaux éducatifs qui sont motivants pour les enfants. Des artistes, des spécialistes du marketing et des influenceurs des médias sociaux ont également affiné leur capacité à capter l'attention des jeunes et à les motiver à consommer divers contenus. Toutes ces informations et compétences doivent maintenant être concentrées pour développer une collection de contenus éducatifs dont l'objectif principal est de motiver et d'inspirer les enfants à apprendre diverses choses sur le monde. Le but de cette collection devrait être avant tout de leur permettre d'explorer le monde et d'identifier les choses qui captent leur imagination. Une fois motivés, ils n'auront aucun problème à trouver le matériel nécessaire pour en savoir plus.
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18 commentaires
Conversation avec MUNIGA
Alexander Polonsky je suis en accord parfait avec vous et ce que vous avez écrit.
Cependant, rapportons vos propos au monde du sport par exemple (un autre domaine est tout aussi valable).
Pour que l'entraîneur puisse motiver son équipe, il faut au préalable que lui-même soit motivé, ne pensez-vous pas ?
Or, même si la très grande majorité des enseignants (comme moi) a la "flamme", au fil des années, compte tenu de notre quotidien, nous sommes de moins en moins motivés.
Au menu de la démotivation : salaire, manque de reconnaissance de la hiérarchie, manque de reconnaissance d'une partie des parents, impossibilité dans certains quartiers de faire valoir son autorité à cause des nombreux intermédiaires "sociaux", absence d'horizon clair pour nos élèves....
Liste est encore longue, mais depuis les années 80, personne ne veut plus en entendre parler.
Pour moi le véritable problème est là.
Bien sûr, il existe de nombreux problèmes, il est donc essentiel de bien les prioriser. Je crois que la principale cause du manque de motivation des enfants à l’école est le contenu du programme éducatif. De plus, c'est un problème qui peut être relativement facilement résolu par le numérique.
Je n'y crois pas. Tout d'abord, parce qu'il y a des savoirs qui, quoi qu'on fasse, sont longs à acquérir et demandent beaucoup d'entraînement. Très peu d'élèves sont motivés pour apprendre les tables de multiplication, s'il n'y a pas un enseignant ou un parent pour les motiver. Je n'ai rencontré qu'une seule personne dans toute ma vie, pour qui c'était le cas (et ce n'est pas moi, même si j'aime les mathématiques et que je m'entraîne régulièrement). C'est pareil pour d'autres domaines plus complexes, comme les déclinaisons en latin, la résolution d'équations...
D'autre part, c'est parfois l'objectif même de l'enseignement qui n'intéresse pas les élèves. Exemple : ma fille : elle aimait lire des livres et regarder des films sur l'histoire. Mais détestait les cours d'histoire. Parce que le but du cours d'histoire, c'est d'apprendre l'analyse sur des documents historiques. Ce qui ne l'intéressait pas du tout, sans compter qu'elle n'a jamais vraiment compris ce qui était attendu.
Peu importe ce que les enfants apprennent, si nous pouvons démontrer pourquoi c'est important et intéressant, l'apprentissage se fera beaucoup plus facilement. C'est un fait scientifiquement démontré.
Bien sûr qu'on essaie de rendre les choses intéressantes. Mais ce n'est pas toujours possible, et surtout la satisfaction n'est pas immédiate, et le travail rude et long, parfois ingrat (voyez le solfège, ou faire des gammes au piano). Parfois il faut des mois, voire des années de travail, avant de pouvoir comprendre l'intérêt de quelque chose ou en tirer satisfaction. J'ai appris la notion de vecteur en 4ème, j'ai compris l'intérêt à Bac+2. Il aurait été totalement impossible de m'expliquer l'intérêt en 4ème (ou même en 1ère) car je n'avais pas les connaissances nécessaires pour comprendre. Il fallait néanmoins que je maîtrise cette notion avant (notamment pour la géométrie de lycée). Alors, comment faire?
De même, je n'ai jamais trouvé d'intérêt à la géographie, mais il fallait bien que mes professeurs me l'apprennent. Même avec des films ou des supports ludiques, ça n'aurait jamais fonctionné. Seul un enseignant en chair et en os a pu me motiver un peu.
C'est précisément parce que c'est difficile qu'il faut mutualiser les efforts.
Conversation avec Flo
Des contenus, c'est bien, mais quelle garantie ?
S'il n'y a pas répétition et évaluation, rien ne restera en mémoire, même si le contenu a plu à l'élève. C'est prouvé par la science.
Par exemple, ma fille a consommé des tas de vidéos scientifiques, qu'elle a regardé avec intérêt et plaisir, mais dont elle n'a quasiment rien retenu. Chaque fois qu'on lui demandait quelques semaines plus tard, elle avait absolument tout oublié. Par contre, elle a réalisé un TPE sur le son. Pour cela, elle a lu de nombreux articles à ce sujet. À la fin, elle avait retenu à long terme tout ce qu'elle avait compris (c'est-à-dire tout, sauf les mathématiques de niveau bac + 1).
Je précise que l'évaluation n'est pas forcément notée. Ce peut-être un exercice, un quizz de vérification des connaissances, un travail personnel nécessitant leur utilisation...
Effectivement, pour retenir, il faut apprendre. L'évaluation oblige l'élève à apprendre.
Mais la mémoire est plus efficace lorsque le contenu nous intéresse.
C'est bien vrai @ferey-stmg . C'est pourquoi sur mon site j'ai écrit " Comprendre pour apprendre, apprendre pour mieux comprendre ".
Parce que je pense, et j'ai "testé", que l'on apprend bien ce que l'on a compris, et une fois appris on comprend encore mieux c'est-à-dire qu'on peut l'utiliser, le transposer. C'est bien là le but non ?
Or, trop souvent dans le primaire et le secondaire, l'accent n'est pas mis sur "comprendre".
Un exemple, combien d'enseignants ont véritablement passé beaucoup de temps à faire comprendre aux élèves comment est "construit" une dissertation, composition... ?
Pas assez à mon goût. Les phrases du style : on interroge le sujet, on accroche le correcteur, ne veulent tout simplement rien dire. Dans toute rédaction il y a une logique, une structure.
Et cela vaut pour tous les types d'exercices. Il y a une méthode pour réussir. Or, on ne passe pas assez de temps à cet apprentissage, en France notamment.
En effet, on retient mieux quand on est intéressé, parce que notre attention est meilleure. Cependant, même avec les meilleurs contenus et la meilleure volonté du monde, on oublie rapidement si on ne réutilise pas ce qu'on a appris (idéalement, le lendemain, puis quelques jours après, quelques semaines après). C'est pourquoi il faut aussi répéter et réviser.
Un contenu, même très bien fait et très attrayant, ne suffit pas. Il faut toujours qu'il soit suivide répétitions et d'entraînement.
Je ne pense pas que créer des contenus attrayants soit "mal". Il m'est même arrivé de montrer des vidéos à mes élèves (illustration du cours ou exercice ou juste pour essayer de deviner la beauté des mathématiques). Mais cela ne suffit absolument pas, et ce n'est pas la solution à tout.
Il est faux également de penser que le numérique est forcément plus attrayant. En classe nous utilisons des jeux, des enquêtes, des énigmes, des récits... qui le sont également. L'idéal c'est de varier.
Mais rien est la solution à tout, et bien évidemment que ça ne suffit pas. C'est juste une étape essentielle qui manque.
Il y a justement des applications qui permettent à l'élève de répéter de façon scientifique ce qu'il apprend en classe.
Les outils numériques permettent justement de varier les activités et surtout de pouvoir les partager.
Ce qui manque dans l'éducation nationale est la mutualisation des contenus. Ce qui est très difficile avec le papier.
L'avantage du partage est que chacun peut se réapproprier, adapter, réutiliser ce qui lui est partagé.
La vrai motivation ce n'est pas juste un plaisir passant ou un divertissement. C'est une comprehension profonde d'intérêt pour un sujet donné.
Conversation avec lavanant
"Il est largement admis que nous sommes plus efficaces pour faire quoi que ce soit lorsque nous sommes motivés." ah bon ? "Il existe sur Internet de nombreux matériaux éducatifs qui sont motivants pour les enfants." des exemples s'il vous plait. La personne parle de motivation en confondant cela avec plaisir. Je ne me souviens pas avoir eu de plaisir en classe, mais j'ai remarqué être plus tranquille en faisant un travail "pénible" efficacement. Mes 41 ans d'enseignement m'ont amené à comprendre que mon métier consiste en 1er lieu à faire accepter la contrainte scolaire par des jeunes si les parents ou la société n'y réussissent pas. Il faudrait que la personne lise Desmurget.
plume-app.co, par exemple.
Plaisir c'est une source de motivation parmi d'autres.
"Mes 41 ans d'enseignement m'ont amené à comprendre que mon métier consiste en 1er lieu à faire accepter la contrainte scolaire par des jeunes" - c'est dommage..
Je pense que Desmurget aurait était d'accord avec ma proposition..
La vrai motivation ce n'est pas juste un plaisir passant ou un divertissement. C'est une comprehension profonde d'intérêt pour un sujet donné.
"la vraie". Je pense qu'il existe une multiplicité de "motivations". Quant à Desmurget, il n'est pas mort mais grandement actuel, si vous ne souhaitez pas le lire, écoutez-le : https://www.mixcloud.com/cultures-numeriques/radio-pluriel-cultures-num%C3%A9riques-num%C3%A9ro-019-la-fabrique-du-cr%C3%A9tin-digital/
Très bien, merci pour le lien.
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